24 août 2006

3e axe de réforme: développer les formations à vocation professionnelle à l'université

• Dans le cadre d’ensemble d’une université généraliste, les formations « professionnalisantes » doivent être développées. D’abord parce qu’elles représentent à la fois une bonne garantie d’insertion professionnelle pour les titulaires de diplômes de ce type et l’assurance d’une qualité de la formation orientée non seulement vers les besoins du milieu professionnel mais aussi vers ceux du futur salarié. Ensuite parce que les formations à vocation professionnelles qui existent à l’université (IUT, licence pro, master pro et plus généralement l’essentiel des formations des facultés de médecine et de droit…) apparaissent généralement comme des réussites. Enfin, la vocation professionnelle de l’université doit être rappelée de manière forte compte tenu de la nécessaire amélioration générale du niveau de qualification des emplois dans le cadre de l’économie du savoir et de la connaissance. Attention toutefois ! Il est important de rappeler que le développement indispensable des filières professionnelles (dont beaucoup existent déjà) et leur amélioration ne doit pas se faire au détriment des autres missions de l’université, notamment de la recherche, comme cela a trop souvent été le cas jusqu’à maintenant.

• Développer les dispositifs existants et « lisser » les parcours entre les niveaux de formations en assurant une continuité entre IUT, licence pro et master pro jusqu’au doctorat. La professionnalisation devant intervenir à tous les niveaux de sortie de l’université (bac+2/3/5 ou 8). La spécificité de l’université doit se situer à un double niveau : qualité de la formation par des enseignants-chercheurs alliés à des professionnels et présence d’éléments de formation générale dans les cursus « pro » afin de faciliter évolution et reconversion des étudiants et des salariés.

• Améliorer l’alternance dans les formations à vocation professionnelle à l’université. Les stages apparaissent en effet comme le point le plus problématique à la fois pour les formations existantes et pour le développement de ces formations. C’est aussi une des différences essentielles avec les Grandes écoles. L’amélioration de la formation en alternance par la pratique de stages viendra d’une meilleure collaboration entre les universités et les employeurs potentiels ainsi que d’une meilleure organisation des services de stage dans l’université : personnel plus nombreux et spécialisé, temps disponible et valorisé dans leur carrière pour les enseignants qui s’occupent des stages dans les différentes formations.

• Renforcer le rôle de l’université dans la formation professionnelle continue. Ce peut être le cas notamment en profitant de la mise en place des parcours de formation tout au long de la vie – ainsi que par l’apprentissage. Il n’est pas normal que l’université joue un rôle aussi réduit dans la formation professionnelle continue en France. A la fois par rapport à ce qui se passe dans les pays comparables et en termes de certification et de qualité des formations – surtout si on compare les universités au foisonnement, à la grande hétérogénéité et à l’inégale qualité des organismes de formation professionnelle continue. L’enjeu est également financier dans la mesure où la taxe d’apprentissage pourrait davantage financer l’université. De la même manière, la « validation des acquis de l’expérience » (VAE) doit être développée et mieux encadrée par l’université (en relation notamment avec l’AFPA).

• Pour réussir cette transition vers « l’université professionnelle », il faudra développer le suivi des diplômés une fois sortis de l’université en organisant notamment des associations d’anciens par filière et/ou par diplôme à la manière des Grandes écoles – ces associations permettant aussi de faire remonter et de diffuser l’information. Au-delà ce suivi nécessite de dégager des moyens en personnel (administratifs, enseignants-chercheurs) qui n’existent pas ou peu aujourd’hui. Ce suivi et le taux d’insertion des diplômés pourrait également servir de moyen de pilotage nouveau pour l’évaluation et le financement des différentes formations.