30 septembre 2006

La Conférence des Présidents d'Universités (CPU) en campagne !

La CPU, a fait part, jeudi 28 septembre, par l'intermédiaire de son premier vice-président, Yannick Vallée, de son "programme" pour les élections de 2007: la "refondation" de l'université en France. (informations recueillies notamment sur le site de l'agence éducation-formation-emploi: www.l-aef.com).

2007: année-clef de la réforme de l'université
Y. Vallée : "Je réclame que le gouvernement issu des élections de 2007 soit visionnaire sur l'université", la CPU est "candidate à faire partie du débat présidentiel. Pour préparer l'année universitaire et la période 2007-2012, nous souhaitons proposer un pacte à la société française" qui passe par la réforme "de la gouvernance, de l'orientation, de la professionnalisation et du suivi des étudiants".

2006: une année de plus de perdue dans une situation toujours difficile
Y. Vallée fait également le bilan de l'année 2006 : "Le CPE a mis en évidence la sous dotation critique des universités; l'inacceptable échec des étudiants en leur sein, notamment en première année; et la faiblesse du système d'orientation", la CPU regrette également "l'insistance avec laquelle on pousse les bons élèves à entrer en classes préparatoires", alors que les universités "ont vocation à accueillir de très bons étudiants". Il s'indigne du sort des doctorants "qui continuent de devoir s'exiler aux États-Unis", notamment parce qu'ils seraient perçus par les entreprises françaises, comme "moins bons que des ingénieurs".

La réformes passent par le lien avec les étudiants
La CPU a donc décidé de "se tourner vers la société et vers les candidats à la présidentielle", afin de bâtir "l'université du XXIe siècle (...) L'université peut faire mieux, même si ce qu'elle fait actuellement est plutôt bon .(...) Nous péchons dans un certain nombre de filières où il y a trop d'étudiants (psychologie, sociologie…)." L'université du futur devrait donc "mieux encadrer les étudiants, impliquer plus d'enseignants dans la formation, développer le tutorat, augmenter les heures d'ouverture des bibliothèques, généraliser l'outil informatique". Pour atteindre l'ensemble de ces objectifs, "l'université doit accepter un certain nombre de changements (...) Les étudiants ont les deux pieds sur les freins dès que l'on propose une réforme". La CPU s'apprête ainsi à rencontrer l'ensemble des organisations étudiantes pour discuter des questions relatives à la réforme de l'université.

L'autonomie et la gouvernance
Pour Y. Vallée, il sera indispensable de "remettre à plat" les lois Savary et Faure qui régissent le fonctionnement des universités "sur l'héritage de mai 68". "Tout le monde dit que la situation ne peut durer mais personne ne fait rien". La CPU veut une modification de la gouvernance des universités, avec des conseils d'administration composés à 50% au moins de personnalités extérieures. "Il faut un conseil capable de dialoguer avec les présidents sur la définition du budget, sur la stratégie de l'établissement. Aujourd'hui, il n'existe pas de conseil d'administration au sens strict, ce sont plutôt des comités d'entreprises. La stratégie de l'établissement ne peut pas être la somme de la stratégie des lobbies qui y sont représentés. Avec un président contrôlé par son conseil d'administration, nous pourrons assumer une vraie autonomie financière". Y. Vallée demande également que l'évaluation soit renforcée et que les futures conclusions de l'AERES (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) soit réellement suivies d'effets.

Le rôle des entreprises
La CPU propose un "pacet" qui passe par un "dialogue avec les entreprises". Les entrepreneurs français "manquent d'imagination" pour effectuer leur recrutement, trop souvent centré sur les mêmes écoles. "C'est là une des causes de la morosité française. Ce qui va sauver la France, c'est son imagination, sa diversité. Cette jeunesse variée est à l'université".

L'orientation au coeur de la réforme
L'orientation est un autre thème "totalement central" et la proposition de François Goulard, ministre délégué à l'Enseignement supérieur, d'une "orientation active" semble être un "bon premier pas". La mise en place d'une pré-inscription à l'université en février permettra en effet "l'instauration d'un vrai dialogue sur l'orientation avec les jeunes". La procédure d'inscription se calquera ainsi sur celle des classes préparatoires et des écoles d'ingénieurs, même si la CPU pense que la mise en place de cette réforme dès 2007 "ne sera pas facile [et que] certaines universités vont devoir y renoncer". Il ne s'inquiète pas en revanche des moyens nécessaires: "Rien n'interdit aux établissements de consacrer une partie des postes prévus par le PLF 2007 à l'orientation." Le vice-président de la CPU se défend de vouloir instaurer, par ce dispositif, la sélection à l'université: "Il n'y a pas assez d'étudiants, nous n'avons pas un raisonnement malthusien."

Les enseignants-chercheurs
Concernant l'encadrement pédagogique, Yannick Vallée estime qu'il faut "dérigidifier le statut d'enseignant-chercheur. Alors les chercheurs [des organismes de recherche] seront beaucoup plus prêts face à notre proposition de chercheur-enseignant."

Le coût de la réforme
Y. Vallée estime que 3 milliards d'euros sont nécessaires à l'université pour rattraper son retard. "Je suis choqué qu'on préfère utiliser cette somme pour créer un service civique plutôt que de l'attribuer à l'université. On marche sur la tête!", s'indigne-t-il. Pour améliorer le financement des universités, "l'État doit y aller de sa quote-part", tandis que les entreprises doivent "s'habituer à investir à l'université". Par ailleurs, "il ne serait pas injuste que les étudiants qui ont les moyens de payer une vraie inscription le fassent, car dans le système actuel, les pauvres payent pour les riches". Il prévient qu'une éventuelle modulation des droits d'inscription doit s'accompagner d'une réforme de l'attribution des bourses. À court terme, la CPU "attend avec impatience la remise du rapport définitif de la commission Hetzel".

23 septembre 2006

Emission sur l'université (France Culture) - 22/09

Hier, vendredi 22 septembre, l'émission "Le grain à moudre" de Julie Clarini et Brice Couturier, sur France culture recevait Jean-Robert Pitte, Jacques-Pierre Gougeon, Emmanuel Davidenkoff et Frédéric Neyrat pour débattre de l'université.

A écouter :

France Culture - Du grain à moudre - Emission du 22 septembre 2006 (Université)

22 septembre 2006

Entretien avec Jean-Jacques PAUL (Le Monde, 22/09/06)

A lire dans LE MONDE daté du 22 septembre 2006 (p. 22), un court entretien avec Jean-Jacques Paul, directeur de l'Institut de recherche sur l'éducation (IREDU-CNRS) sur le rééquilibrage du financement entre secondaire et supérieur, les conditions d'accès au supérieur et le financement de l'université (droits d'inscription notamment). Cet entretien s'insérant dans une double page sur les performances du système éducatif français mesurées par l'OCDE.

- l'entretien avec J.-J. Paul

- le dossier sur les performances du système éducatif (OCDE)


- l'étude de l'OCDE (Regards sur l'éducation, 2006)


- le site de l'IREDU-CNRS

Bonne lecture.

13 septembre 2006

Deux nouvelles contributions au débat

Aujourd'hui deux nouvelles contributions au débat :

- l'étude de Marie-Christine BELLOSTA pour la Fondation pour l'innovation politique (proche de l'UMP):

Etude de la FIP - M.-C. Bellosta

- et un article de Jacques-Pierre GOUGEON dans LIBERATION du 13.09.06 "Rebâtir l'université" :

Article de J.-P. Gougeon dans Libération

Bonne lecture